Variation autour de La Jeune Fille à la perle

Ce travail s’inscrit dans ma démarche de revisite de l’histoire de l’art.
Après une série de photographies inspirées de la Joconde, (voir la présentation de « les Jocondes » 2010), mon attention a naturellement été attirée par ce tableau de Vermeer, souvent intitulé la Joconde du nord, dont la beauté du visage anonyme exerce aussi une fascination.
Cette œuvre peinte vers 1665 après une disparition de 2 siècles, réapparait au cours de la 2ème moitié du 19ème siècle (de façon à peu près concomitante aux premières utilisations de la photographie par le public), elle devient célèbre sous le titre « Jeune Fille au turban » puis « Jeune Fille à la perle »
C’est d’ailleurs un tableau assez photographique par bien des points : la pose du modèle, qui parait être surprise, a un regard furtif, sa bouche est entrouverte, comme si elle parlait, elle semble se tourner vers nous juste pour un instant, la sensation de mouvement est renforcé par l’absence de détail dans le visage, ainsi que par l’imprécision des contours de ce dernier.
Des historiens pensent que Johannes Vermeer avait recours à une camera obscura.
Le fond noir a pour effet d’exclure le modèle de tout contexte, le turban est plus d’inspiration orientale, la perle est très présente, du fait qu’elle est le point le plus blanc du tableau et de plus dans une zone d’ombre. Cette perle qui semble posséder une lumière émanant d’elle-même, est porteuse de toute une symbolique présente dans de nombreuses civilisations.
Cette œuvre est propice à l’imagination, la Jeune Fille à la perle appelle à inventer des histoires (tel le roman de Trecy Chevalier, film de Peter Weber, récupération par la publicité…)
La Jeune Fille à la perle m’a donc ouvert la porte vers de multiples variantes, que je me suis efforcé d’explorer :
- les JF à la perle dans d’autres époques de l’histoire de l’art
- les JF à la perle d’autres couleurs, la richesse du métissage
- l’exploration des symboles et le travail sur le turban, la perle.